«Défaite pour l’écologie punitive», «outil technocratique d’exclusion» : des élus de tous bords se réjouissent de la suppression des ZFE

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Sidonie Rahola-Boyer

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De gauche à droite : Marine Le Pen, Mathilde Panot, Laurent Wauquiez, Éric Ciotti. Photomontage Le Figaro.
Ludovic MARIN / Alain JOCARD / AFP

De Marine Le Pen à Mathilde Panot, en passant par Laurent Wauquiez et Éric Ciotti, nombreux sont les parlementaires à avoir réagi à la suppression des ZFE hier soir par l’Assemblée nationale.


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«Victoire !» Le mot est sur les lèvres de nombreux députés. Dans la soirée du mercredi 28 mai, les députés ont adopté à 98 voix contre 51 un article du projet de loi de «simplification» instaurant la fin des zones à faibles émissions, dites ZFE. Depuis la mise en place de ces zones pour limiter les émissions de particules fines il y a six ans, certains élus de gauche comme de droite considèrent qu’elles excluent des catégories de la population qui ne peuvent acheter des véhicules moins polluants, faute de moyens.

La suppression des ZFE avait été introduite en commission à l’initiative de LR et du RN. Écologistes et socialistes ont largement voté contre, tout comme certains députés MoDem et Horizons. Le gouvernement était opposé à cette suppression, proposant sans succès un compromis. Le vote devra toutefois encore être confirmé par l’adoption du projet de loi de «simplification» dans son intégralité.

«Une victoire pour les Français»

Les réactions ne cessent de fuser depuis l’annonce du résultat du vote, en particulier chez les élus du Rassemblement national et de La France Insoumise. «Je me réjouis de la suppression des ZFE, c’est une immense victoire pour le Rassemblement national qui s’est toujours opposé à ce dispositif injuste», a clamé Marine Le Pen sur X, s’empressant de féliciter ses députés qui ont mené ce combat «avec pugnacité et énergie».

«La suppression des ZFE, ce n’est pas une défaite pour l’écologie, c’est une défaite pour l’écologie punitive et pour tous ceux qui veulent systématiquement taper sur les Français. Je suis très heureuse de leur défaite, et c’est une victoire pour les Français !», a-t-elle ajouté dans une deuxième publication.

«Redonnons de la liberté»

Le vice-président du Rassemblement national et député du Nord Sébastien Chenu s’est également réjoui du «STOP au ZFE», «symbole de l’exclusion sociale», tout en se revendiquant «du côté des Français». La nouvelle recrue du RN Éric Ciotti a lui aussi crié «Victoire !». «Ce soir, l’Assemblée nationale vote la suppression des ZFE, outil technocratique d’exclusion des classes moyennes et populaires des centres-villes. Redonnons de la liberté aux Français !»

Invité hier soir de BFMTVJean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, a assuré que la suppression des ZFE n’était pas une défaite pour l’écologie. «Il faut lutter contre les particules fines, contre la pollution, mais ce n’est pas par la ségrégation sociale, par l’exclusion», a-t-il assuré.

Chez les Républicains aussi, l’issue du vote a été applaudie. Le chef des députés LR Laurent Wauquiez a incité à «libérer les Français d’une écologie punitive qui les étouffe». La députée Modem Blandine Brocard a quant à elle déclaré que «la protection de la qualité de l’air ne (devait) pas (être) synonyme d’exclusion». Elle s’est réjouie «pour le petit papi de Caluire qui ne peut plus aller déjeuner chez ses enfants à Lyon le dimanche… et tous ceux qui ne peuvent plus utiliser leur voiture à cause des ZFE».

«Garantir un droit à la mobilité»

Pour les Insoumis également, le vote est qualifié de «grande victoire». «Les ZFE pénalisent et culpabilisent les plus modestes de notre pays, ce n’est pas acceptable», a réagi LFI dans un communiqué, partagé sur ses réseaux sociaux. «À l’heure où 15 millions de personnes sont en difficulté pour se déplacer en France, l’État se doit de garantir un droit à la mobilité à toutes et tous».

Mathilde Panot, la présidente du groupe à l’Assemblée nationale s’est toutefois empressée de déclarer que «contrairement au RN», LFI défend «la mise en œuvre d’alternatives écologiques et sociales». Elle partage sur son compte X un lien vers une pétition proposant des «alternatives», comme «la redéfinition de la vignette Crit’Air en intégrant le poids du véhicule, l’analyse du cycle de vie complet du véhicule, sa consommation d’énergie mais aussi l’accessibilité financière» ou encore «l’abaissement de la TVA à 5,5 % pour les billets de trains et de transports en commun».

Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale et responsable du programme de La France Insoumise a quant à elle affirmé que «l’écologie ne doit pas se faire sur le dos des classes populaires». «Au travail, pour le droit à la mobilité, et pour des alternatives écologiques et sociales».

Certains ont toutefois exprimé leur regret après le vote favorable à l’article : «Triste semaine de démagogie anti-écolo, qui sacrifie l’avenir au présent», a déploré le haut-commissaire à la Stratégie et au Plan et ancien ministre de l’Europe et des Transports Clément Beaune.

Le député Renaissance Sylvain Maillard s’est lui déclaré «profondément triste», rappelant que «la pollution de l’air tue 40 000 personnes en France par an». «Comme député de Paris, je me battrai pour le rétablissement de la ZFE parisienne pour nos enfants», a-t-il assuré.


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